La Femme sans Nom
La Femme sans nom, texte poétique et polyphonique
Mon opus publié chez Maelström, Bruxelles, est disponible en France en le commandant dans n'importe quelle librairie digne de ce nom via le Collectif des éditeurs indépendants, ou directement auprès du Collectif (01 45 41 14 38) ! Maelström n'est plus distribué au Québec. Par contre, en Belgique il l'est bel et bien, via La Maison de la Poésie d'Amay (085 31 52 32), et on le trouve d'ores et déjà facilement à Bruxelles chez Tropismes & Libris, ainsi qu'à la boutique Maelström bien sûr (364 chaussée de Wavre, Etterbeek). Il en est à sa troisième réimpression, voire plus maintenant ! Contribuez donc à en faire un succès ! A 3 euros pièce, c'est d'autant plus faisable ! Et d'ores et déjà merci aux fidèles acheteurs.
Sachez aussi qu'à la boutique Maelström vous pouvez trouver plein d'autres booklegs formidables, avec une mention spéciale pour Glissements vers l'ouvert de Véronique Bergen, Ballade en mondes mineurs de Thomas Depryck, Un Eté par la fenêtre d'Agnès Draver, Bonjour Gaston et Récréation du monde de Laurence Vieille, La Musique adoucit les morts de Milady Renoir, Oeil ouvert, oeil fermé de David Giannoni et People de Vincent Tholomé, sans parler de tous ceux que je n'ai pas la place de nommer...
Extrait
Je suis cette femme sans âge ni nom et qui…
Un nom est la forme plurielle d’une identité.
Il ne faut pas craindre de nommer
Le cri des chiens et les pleurs de la nuit lorsqu’ils s’effacent
Sous le poids de tous ces autres rêves.
Je berce un enfant mort contre mon ventre apeuré ;
Ma nuit n’est pas encore finie. J’erre, j’erre dans la ville, cette ville. La Grand place, j’erre, les Galeries, j’erre, le canal, j’erre, et le Veilleur de La Plus Haute Tour me donne des frissons.
Une femme qui n’aurait pas de nom déambulerait dans une ville sans visage lors d’un automne innommé, doux du soleil il y aurait parfois, un soleil si tendre, mais surtout une pluie, grise.
La pluie, c’est le paysage d’ici, de cette ville-ci du nord de l’Europe, une ville que l’on dirait fantôme, exsangue, étranglée, défigurée, une ville où il fait mal, d’un estaminet à l’autre, une ville du froid, de l’ennui, de la pluie, rarement de la vie.
Pourtant, c’est une ville belle.
Par endroits.
Il faut les chercher !
Derrière les poubelles, dans les ruelles !
Rue chair et pain, impasse des cadeaux, rue du miroir, rue de l’homme-chrétien, ou de la tête d’or, tout nous est alors offert !
Longtemps j’ai cru qu’en remontant la rue de Manchester, l’on arrivait directement en Angleterre !
Il est étrange néanmoins que la rue d’Angleterre lui soit diamétralement opposée.
Comment, ainsi, ne pas errer ?
En quête de davantage de beauté.
Le Royaume des pluies.
Ici le ciel pleure
De lentes gouttes d’ennui.
Le visiteur de passage ne les sent pas, pour lui tout est merveille.
Mais pour celui, ou celle, qui habite là...
Enfin, qui habite ici.
Habiter ici est une destinée farouche, inhabituelle
Une tâche sacrée
Un devoir indicible.
Cela consiste à ramper et errer
Entre vents et immondices.
Et les monuments de sable
Pourraient bien finir par s’écrouler.